Chapelle Saint Loup 2024 /// Saint Loubès (F)
« La Peau du Monde » 🌱🍀🌿
Duo-Show avec Xavier Servas du 4 mai au 1er juin 2024
Les oeuvres de Barbara révèlent l’état des relations entre l’homme et l’animal, qui considère l’humain dans son environnement terrestre et qui fait de l’art le nouveau vecteur d’une sauvegarde du monde. La terre nourricière, source infinie d’inspiration, permet à l’artiste de proposer une oeuvre protéiforme faisant la part belle aux savoirs ancestraux et artisanaux, tout en célébrant la vie sous toutes ses formes. Ces dernières années, elle s’est concentrée sur les possibilités de travailler avec de la bouse de vache après une résidence dans une ferme des Pyrénées françaises. Matériau artistique pouvant parler à la fois de transhumance et de migration, elle l’élève en matière architecturale et sculpturale aux pouvoirs de régénérescence vivant et fertile. Dans Le banquet, les assiettes, les couverts et les bougeoirs sont recouverts de bouse de vache, constituant une nouvelle peau qui devient un lieu d’engendrement, un lieu de passage aussi, jusqu’à favoriser une sorte d’enracinement du végétal. Espace métaphorique d’un récit où une recomposition poétique donne à voir les vestiges de notre civilisation.
Sculptures de pierres faites de bouse de vache Temple of seeds se dresse hiératique. Barbara Schroeder y a inclus en couches successives des mousses, des graines et de l’herbe comme la promesse d’un renouveau. Elles contiennent dans leurs strates la mémoire d’un paysage en devenir. Elles sont à la fois, tour, colonne et corps, fragiles piliers qui assurent la stabilité de notre monde.
C’est une autre terre que Barbara Schroeder utilise pour l’oeuvre intitulée Bodenanshichten, (Vue du sol). Ce que révèle ces sculptures mystérieuses s’apparente d’abord à de l’abstraction : couleurs disparues, traces floues, évanescentes. Ces délicates racines de porcelaine sont les fragments de silhouettes fantomatiques que l’on voit exister à nouveau.
«Dans l’observation du cycle de la vie, dans, sous, et avec, la terre, l’espace que je propose dans cette composition en porcelaine développe l’idée d’un enracinement ce qui implique de se sentir appartenir à une terre, un territoire. Les racines de chrysanthèmes, de pissenlit et autres végétaux ont été récupérés dans les déchets verts du cimetière de mon village.»
Siona Brotmann, commissaire de l’exposition, 2024