Ton limon préhumain
Il s’agit d’un buste qui n’a pas d’individualité, ni de représentation. Il pourrait être autant femme que homme. C’est un corps moulé, figé tel quel dans la porcelaine. Sa tête disperse des énergies et s’en nourrit, comme le fait une plante. En ce sens, il est un morceau de nature comme un autre, et j’ai presque envie de dire, n’importe quelle plante.
La matière du travail fait oublier qu’il s’agit de racines qui lui sortent de la tête. Le buste est porcelaine, il est le matériau, pétrifié comme un fossile, un corps lisse qui copie son environnement dans lequel il est moulé, et qu’il intègre fidèlement, l’assimile, l’épand.
Il y a quelque chose de paisible en lui, de conciliateur, comme un corps qui dort. Les paupières fermées, il est comme en situation de méditation. La blancheur de la matière évoque ce que l’on pourrait nommer l’esprit ou la pensée…totalement moulés l’un dans l’autre. Une matière pensante. Un corps muet, figé dont la seule parole est le silence.
Réalisé avec les porcelaines de la fabrique.